Francis Berthoud, né le 26 décembre 1930 à Bienne, a marqué l'histoire de la sculpture suisse par son travail novateur et son engagement artistique. Après avoir passé son enfance entre Corgémont et Neuchâtel, il devient instituteur en 1951 et enseigne d'abord au Mont de Couvet, puis à Malvilliers de 1956 à 1961, et enfin à Fontainemelon jusqu'en 1964.
En 1964, Francis Berthoud prend un virage décisif dans sa carrière, abandonnant l'enseignement pour se consacrer entièrement à la sculpture. Il effectue un stage chez le sculpteur Hubert Queloz avant de louer une forge en 1966, où il s'initie au travail du fer.
En 1971, il acquiert une ferme aux Bulles près de La Chaux-de-Fonds, où il s'installe avec sa famille. Pendant près de 30 ans, il y forge ses créations, principalement en fer à béton (acier carron), tôle et tuyaux, explorant les thèmes de l'existence et du divin à travers plus de 150 œuvres monumentales, dont certaines dépassent les dix mètres de haut et pèsent plusieurs tonnes.
La renommée de Francis Berthoud grandit rapidement et, dès les années 1970, ses sculptures sont très régulièrement exposées à travers toute la Suisse. Son travail attire l’attention au-delà de nos frontières, avec des expositions à Paris, Singen, Québec, New-York et Dallas. Très vite, ses créations ont su capter l'attention des critiques d'art et du public, et il est souvent cité comme l'un des plus grands artistes suisses de son époque, aux côtés de figures renommées telles que Jean Tinguely et Bernhard Luginbühl.
En parallèle de sa carrière de sculpteur – forgeron, Francis Berthoud travaille le bois et explore d'autres formes artistiques, notamment le dessin et la peinture. Dès 2002, des problèmes de santé le contraignent à abandonner la sculpture, trop physique. Après le décès de son épouse Daisy en 2012, il est contraint de quitter la ferme pour s'installer en ville de La Chaux-de-Fonds, où il continue à dessiner et peindre, activités pratiquées assidûment jusqu'à la fin de sa vie.
Francis Berthoud s'éteint le 11 janvier 2016 à La Chaux-de-Fonds, laissant derrière lui un héritage artistique indélébile, riche et varié.