Cette année, nous avons décidé d'organiser notre voyage culturel plus tôt dans l'année afin de pouvoir profiter des belles journées de l'arrière-automne et d'une luminosité plus longue. Le voyage se fera donc en septembre.
La journée a commencé par une visite de l’exposition du Musée national de Prangins "Indiennes - un tissus révolutionne le monde", en résonance avec celle que le MahN avait préparé de son côté pour début octobre 2018. Les indiennes, tissus aux motifs souvent floraux, ont été prisées dans l’habillement et l’ameublement, et ont aussi servi de monnaie d’échange dans le commerce triangulaire et la traite des esclaves. L'exposition aborde tous ces thèmes, et présente une riche collection d'indiennes suisses et étrangères (françaises notamment).
Nous avons également profité d’être sur place pour visiter l’exposition "Noblesse oblige ! La vie de Château au 18e siècle" au rez-de-chaussée du Musée.
Dominant le lac Léman, le Château de Prangins est une somptueuse demeure des années 1730 érigée dans le style français par Louis Guiguer, banquier parisien d’origine Saint-galloise. Il a connu une riche histoire, au cours de laquelle il a notamment servi de résidence à Voltaire et à Joseph Bonaparte. C’est en 1974 que le domaine est acquis par les gouvernements vaudois et genevois, qui le cèdent l’année suivante à la Confédération pour qu’il devienne le siège romand du Musée national.La restauration du château et la mise en valeur des terres alentours n’ont véritablement pu commencer qu’en 1990, et c’est en 1998 que le musée a pu être inauguré.
Les anciennes salles de réception, au rez-de-chaussée, comprennent salon, salles à manger et bibliothèques. Elles ont retrouvé leur lustre d’autrefois, montrant au visiteur de magnifiques boiseries aux couleurs d’origine, des textiles aux motifs chatoyants et des décors de faux-marbre. Cette atmosphère propulse le visiteur au cœur d’un 18ème siècle envoûtant, dans le quotidien d’une famille noble du Pays de Vaud, puisqu’on nous suggère de nous mettre dans la peau de la comtesse ou du baron des lieux. L’exposition montre quelques 600 objets d’époque, et des films inédits laissent la parole aux anciens habitants du château, y compris les domestiques.
Le repas de midi a amené le groupe dans le petit village de Luins, après avoir traversé la riche campagne viticole. Laurent Baechtold nous a reçu au Château, qui est propriété de la famille depuis plus d’un siècle. Nous avons visité les caves et le pressoir, avant de goûter aux délicats arômes des vins produits sur place.
Après ce très agréable moment, nous nous sommes déplacés pour découvrir la très sympathique et riche exposition "Le clou de l'exposition (et vice versa)" du Musée romain de Vidy, visite du 17 mars 2018 au 20 janvier 2019. Nous avons été accueillis par son directeur (et humoriste) Laurent Flutsch, qui nous a dévoilé l’histoire du clou, son utilisation ou sa morphologie avec originalité et humour.
Après cet intéressant moment, nous nous sommes rendus au Château de Vullierens, un domaine de plus de cent hectares, propriété de la même famille depuis plus de 700 ans. Celui-ci a été bâti sous sa forme actuelle, une belle résidence campagnarde, entre 1706 et 1712 par Gabriel-Henri de Mestral. Le Château, avec vue sur le lac Léman et les Alpes, s’accompagne d’un jardin de plus de 30 hectares, connu loin à la ronde pour ses dizaines de milliers d’iris qui l’ornent au printemps avec nombre d’autres fleurs. Depuis quelques temps, la famille Bovet, propriétaire des lieux, propose aux visiteurs une collection de nombreuses sculptures contemporaines et monumentales qui rythment les promenades dans les jardins. Ce sont plus précisément ces pièces que nous avons découvertes avec notre guide.
Avant de retourner à Neuchâtel, nous avons encore fait un détour par l’ancienne indiennerie de Grandchamp, où Philippe Lüscher nous a présenté les bâtiments et leurs anciens usages, et où nous avons pu admirer la chapelle des soeurs de Grandchamp dans un séchoir admirablement rénové.